Test KZ ASX : des intras à 10 drivers par côté pour un son très sombre

KZ est plus en forme que jamais en cette fin d’année. La marque chinoise multiplie les sorties en filaire après un passage plus ou moins réussi du côté des intras TWS. Aujourd’hui, on va donc jeter un œil sur les nouveaux KZ ASX. Leur facteur de différenciation ? 10 drivers par côté, une première à moins de 100€ ! Mais l’ensemble est-il pour autant maîtrisé ? Réponse dans ce test.
Sommaire
Les montages hybrides sont monnaie courante dans le monde de la ChiFi. Profiter de deux à huit transducteurs par oreillette est maintenant une chose aisée sans pour autant dépenser des centaines d’euros. Par contre, au-delà de huit, les choses se compliquent et les prix montent vite. Enfin ça, c’était avant l’arrivée des KZ ASX !
Ces écouteurs intra-auriculaires sont en effet les premiers à coûter moins de 100€ tout en adoptant une configuration avec vingt drivers en tout. Le constructeur chinois choisit ainsi une séparation des fréquences en utilisant quatre modèles de transducteurs BA différents :
- 1 x 22955S : basses
- 1 x 29689S : médiums
- 4 x 30017 : aigus
- 4 x 31736 : médiums et aigus
Pas de driver dynamique à l’horizon, KZ mise tout sur les transducteurs à armature équilibrée. En même temps, il aurait été difficile de tout caser dans une petite oreillette !
L’usage d’autant de drivers est-il pour autant une bonne solution ? Le son est-il vraiment meilleur ? Après plusieurs heures d’écoute, je vous livre mon verdict.
Note : les KZ ASX présentés dans ce test ont été achetés par mes propres moyens. Je ne touche aucun argent de la part du constructeur. La seule source de revenus de ce site est générée par les liens d’achat affiliés proposés dans ce test.
KZ ASX : spécifications techniques
Commercialisés à 90€ environ, les KZ ASX flirtent avec des concurrents de taille comme les YinYoo Topaz ou les NiceHCK M6, voire les très bons TFZ No.3. Ils se démarquent cependant avec leur impressionnant emport de dix drivers par oreillette. Mais ne vous fiez pas à ce chiffre, ces écouteurs filaires restent très simples à alimenter.
Voyez plutôt leurs spécifications :
- Architecture : 10 BA
- Impédance : 20 Ω
- Sensibilité : 106 dB
- Plage de fréquence : 10 Hz à 40 kHz
- Connecteur : 2-pin 0.75 mm
- Prise : Jack 3.5 mm
N’importe quel smartphone fera l’affaire ou même un petit baladeur audiophile entrée de gamme comme le HiBy R2 ou le plus performant Hidizs AP80 Pro. Sinon, ça passe aussi très bien sur le FiiO Q3, parfaitement adapté à l’usage de petits intras peu gourmands.
Design et finitions
Les ASX sont sans conteste des intras KZ de bout en bout. On pourrait presque croire que la société asiatique a un peu tendance à se reposer sur ses lauriers. Malgré le prix relativement élevé de cette paire d’écouteurs, il faut composer avec un package très pauvre et une conception tout en plastique qui a du mal à tenir la route face à la concurrence…
Packaging
Je pestais il y a quelques jours sur le pack minimaliste fourni avec les TFZ No.3. Ben pour les KZ ASX, c’est la même mais en pire !
Le constructeur ne fait pas vraiment d’efforts pour produire un boitier haut de gamme comme sur les Hidizs MS1 Mermaid. Là, on a juste les écouteurs logés dans de la mousse rigide, quelques embouts de rechange et basta. Même pas de pochette de transport. Difficile de faire plus pauvre…
Câble
Haaaaa le fameux câble KZ, c’est toute une histoire. Quel amateur de ChiFi n’a pas été confronté à la rage de devoir démêler ce truc tout pourri au moins une fois dans sa vie ? Si vous n’avez jamais tenté l’aventure, alors ça sera l’occasion de le faire avec les KZ ASX.
Oui, oui, les intras à 100€ de Knowledge Zenith sont bel et bien fournis avec le même câble que des productions à 10€ de la même marque. C’est d’ailleurs le même modèle que sur les CCA CA16, du genre qui dégage une forte odeur chimique bien désagréable pendant les premières heures d’usage. Faites-vous plaisir : dégagez-le vite en optant pour un câble de qualité !
Confort
Bon, les premières minutes passées avec les ASX ne sont pas les plus agréables de ma vie d’amateur de bon son… Package minimaliste, câble pourri… C’est rude pour des écouteurs à 100€ !
La série noire continue avec la conception tout en plastique des intras. Là où les concurrents proposent régulièrement des coques moulées unibody tout en métal, on a ici du 100% plastique. Ça ne serait pas gênant si l’ensemble ne paraissait pas si fragile. Le plastique semble très fin, n’inspirant pas vraiment confiance.
C’est d’autant plus dommage que ces KZ ASX sont très confortables. Ils tiennent parfaitement dans l’oreille, les embouts en silicone sont très souples et épousent parfaitement le canal auditif pour une bonne isolation. Les écouteurs sont de plus très légers, ce qui permet de les porter plusieurs heures sans fatigue. Mais bon, ça n’enlève pas le petit arrière-goût de déception qui pointe depuis l’ouverture de la boîte…
Qualité sonore
Sources de test : Hidizs AP80 Pro, HiBy R3 Pro, Fiio M11 Pro, Zishan T1, FiiO Q3, Xduoo XD05 Plus
Pour l’instant, les KZ ASX ont du mal à me convaincre. Ils n’ont pas l’étoffe d’intras à 100€. Visiblement, le constructeur a tout misé sur ses vingt drivers, laissant un peu tout le reste de côté.
On peut donc espérer que le son fasse oublier ces débuts chaotiques, nous plongeant dans un bonheur béat de musique qualitative. Haha, vous y avez cru ? Dommage, les KZ ASX sont là aussi en dessous de ce qu’on pouvait espérer…
Rendu global
KZ nous avait habitué à des signatures en V relativement équilibrées, avec des basses punchy et des aigus assez élevés. Pour les ASX, la recette change radicalement. C’est d’autant plus perturbant que la fiche technique ne laissait pas du tout transparaître le rendu sombre de ces intras.

Car les nouveaux venus de Knowledge Zenith sont tels le Batman de l’audio : sombres et ténébreux. Un rendu qui ne plaira clairement pas à tout le monde. Les bassheads apprécieront, les autres fuiront sous des cieux plus cléments.
Basses
Vous voulez de la basse ? Alors foncez sur les KZ ASX. La signature en V de ces intras est fortement axée sur les basses fréquences. C’est encore plus vibrant que sur les TFZ No.3, moins fin aussi.
On retrouve un bon punch dans la frappe, mais avec un chouïa moins de profondeur que sur les No.3. Rap, Hip Hop, Electro : voici les genres de prédilection des KZ ASX. Si je devais les comparer à un casque audio, ce serait sans conteste le célèbre Sony WH-1000XM3, le plus ténébreux d’entre tous.
Médiums
Pour le rendu des voix, les ASX s’en tirent plutôt bien. Les médiums sont en retrait, parfois trop écrasés par les basses dominantes. Mais les voix conservent une bonne qualité, sans sibilance. Le rendu est plutôt chaud, la faute à des aigus qui s’efface très vite.
J’ai d’ailleurs retrouvé le côté aérien typique des NiceHCK M6. Les voix paraissent parfois éloignée en fond, comme effacée par un voile de brouillard – ça, c’est de la métaphore ! – ce qui donne un rendu vaporeux. Mais en dehors de ça, rien à redire, ces écouteurs ChiFi se débrouillent très bien sur les médiums.
Aigus
Avec un bon paquet de drivers orientés vers les aigus, je m’attendais un peu au pire. Mais non, en fait les KZ ASX sont très contenus sur cette partie. pour tout dire, ils sont un peu trop timides, ce qui provoque un certain manque de clarté dans la restitution du son.
Les aigus ne vous blesseront pas les oreilles, c’est le principal avantage de cette paire d’intras. Il n’y a pas de brillance, ni de sibilance. C’est assez étonnant de la part de KZ qui m’avait habitué à l’inverse. Ici, la timidité des plus hautes fréquences vient accentuer le côté sombre des écouteurs, ce qui ne plaira pas à tous !
Scène sonore et précision
Comme souvent, les rendus les plus sombres riment avec scène sonore réduite. Les KZ ASX ont donc une sonorité qui reste proche du crâne, qui ne s’étend pas réellement. Par contre, on note une bonne profondeur de la scène, avec une bonne séparation des instruments. C’est très intimiste, chose qui séduira les uns et fera fuir les autres.
Au niveau des sources, évitez les DAC ou amplis qui appuient sur les basses. Le Hiby R3 Pro sera à proscrire. J’ai obtenu de bons résultats avec mes baladeurs et amplis/DAC les plus analytiques : FiiO M11 Pro, Zishan T1 et FiiO Q3. Les puces AKM rendent bien avec les ASX grâce à leur rendu analytique et neutre.
Conclusion
L'avis de ChiFi.fr
Résumé
Pour des intras à 100€, j’avoue que je m’attendais à mieux de la part de KZ. Packaging dépouillé, câble à dix balles, conception en plastique fragile : rien que pour ça, on a de quoi grincer des dents…
KZ a tout mis dans ses drivers mais le résultat final est mitigé. Le rendu très sombre séduira les amateurs de sonorités ténébreuses, mais risque de rebuter pas mal de monde ailleurs. Ça manque de clarté, de largeur et même de détails. À moins d’être un basshead pur et dur, je vous recommande plutôt d’aller voir du côté des TFZ No.3 bien mieux maîtrisés pour le même prix. Sinon attendez une promo, ça vaudra plus le coup quand ces KZ ASX descendront sous la barre de 70€ dans quelques mois.
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