Test Cayin RU6 : un DAC USB R-2R qui assure !

On continue notre exploration du monde des DAC USB avec un test du Cayin RU6. Après avoir entendu beaucoup de bien de ce petit ampli/DAC nomade, j’ai décidé de m’en procurer un pour vous donner mon avis dessus. Une chose est sûre : sa réputation n’est pas surfaite !
Sommaire
Les baladeurs audiophiles entrée de gamme rencontrent une sacrée concurrence ces derniers temps. Les DAC USB explosent avec des prix très attractifs compris entre 10€ et 250€. Ces derniers apportent le confort d’un format compact tout en offrant un son d’excellente qualité, parfois supérieur à celui des DAP.
Mais comme il faut bien innover un peu, Cayin a décidé de faire les choses différemment avec le RU6. Celui-ci utilise en effet la technologie R-2R au lieu d’une puce DAC plus classique. L’engin fonctionne à la place avec un réseau de bonnes vieilles résistances. On est donc loin d’une nouvelle technologie qui va tout péter !
Il faut quand même garder à l’esprit que Cayin n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine du R-2R. Le baladeur N6 II utilisait la même techno et avait reçu un bel accueil de la part de la presse spécialisée.
Voyons maintenant sur le Cayin RU6 est capable de tenir la dragée haute au Shanling UA5, son principal concurrent aux alentours de 250€.
Note : le Cayin RU6 présenté dans ce test a été prêté par la marque Son-Vidéo.com. Je ne touche aucun argent de la part du constructeur. La seule source de revenus de ce site est générée par les liens d’achat affiliés proposés dans ce test.
Cayin RU6 : spécifications techniques
Comme toujours avant de passer au test en lui-même, je vous propose de jeter un oeil sur la fiche technique du RU6 :
- Prix : 249€
- Entrée : USB-C
- Sortie : 3.5 mm asymétrique, 4.4 mm symétrique
- Convertisseur R-2R 24 bits à 96 résistances
- Puissance de sortie : 138 mW à 32Ω (sortie 3.5 mm) / 213 mW à 32Ω (sortie 4.4 mm)
- Formats supportés : jusqu’à PCM 24 bits/386 kHz – DSD 64/128/256
- Dimensions : 25.4 x 65 x 13.7 mm
- Poids : 28 grammes
Le dongle audio de Cayin est très proche du Shanling UA5 en puissance et en dimensions. On constate toutefois qu’il a des capacités de décodage moindres, mais ce n’est pas dérangeant à mon sens. Vous trouvez facilement des fichiers en 32 bits sur le web ? Moi non.
Design et finitions
Avec son look rectangulaire très sobre, le Cayin RU6 semble tout droit sorti des années 80. Ses lignes rehaussées d’or et d’argent le rendent très sexy. Le tout est soutenu par une coque en aluminium usiné en CNC de couleur matte. J’avoue que j’aime bien ce petit côté old school !
Encombrement
Légèrement plus compact que le U5, le Cayin RU6 n’en reste pas moins un ampli/DAC relativement imposant, surtout si on le compare au L&P W1 ou au Hidizs S9 Pro.
Les courbes très anguleuses jouent pas mal sur ce côté mastoc. Je vous rassure quand même, vous n’aurez aucun mal à glisser le RU6 dans votre poche.
Connectique
Le DAC portable de Cayin est doté de deux sorties audio : une prise casque 3.5 mm et une sortie symétrique 4.4 mm. Vous aurez donc une certaine latitude pour brancher des casques filaires ou écouteurs intra-auriculaires un peu gourmands.
En entrée, on retrouve le classique port USB-C. Le câble est détachable. Au besoin, un adaptateur USB-A est inclus dans la boite, si jamais vous n’avez pas de prise USB-C sur votre PC.
Notez qu’il n’y a pas de câble Lightning fourni dans le pack. Vous devrez donc investir dans un adaptateur ou câble adapté si jamais vous utilisez un iPhone ou iPad un peu âgé.
Boutons
Le Cayin RU6 utilise trois boutons pour la gestion du volume et de l’interface. Ces derniers sont placés sur la tranche.
Ces boutons sont très petits et ne viennent pas casser les lignes épurées du DAC et ampli casque chinois. Ils sont parfaitement intégrés dans la coque, il ne bougent pas dans tous les sens et paraissent solides.
Comme pour le reste du dongle, l’assemblage est parfait !
Écran
Avoir un petit écran à portée d’œil est toujours pratique. Celui du Cayin RU6 ne fait que 0.96’’. Il utilise comme souvent la technologie OLED. On ne peut malheureusement pas modifier la luminosité, qui risque d’être un peu juste pour un usage en extérieur.
La définition reste suffisante pour une lecture agréable des données affichées. De toute façon, il y a peu de paramètres à gérer, le R-2R ne permettant pas autant de folies qu’une puce de décodage numérique.
Interface
Tout comme le UA5 ou le W1, le Cayin RU6 est pourvu d’une petite interface très simple d’accès. Lors du branchement du DAC USB-C, vous aurez les infos suivantes :
- Volume
- Gain
- Oversampling ou non
- Fréquence d’échantillonnage
Un appui long sur le bouton MODE vous donnera accès aux paramètres de l’appareil. Ceux-ci sont vraiment spartiates :
- Réglage du gain (haut ou bas)
- Sampling
- Durée d’allumage de l’écran
On est bien loin des options foisonnantes du Shanling UA5. Comme je le disais plus haut, le R-2R ne permet pas autant de réglages que des DAC à puces. Si vous êtes adepte d’égalisation, filtres et autres joyeusetés, passez votre chemin. Le Cayin RU6 fait les choses à l’ancienne.
Qualité sonore
Sources de test : Shanling M3X, Hisense Touch, iPad Air 4
Comme tout DAC USB qui se respecte, le RU6 est conçu pour fonctionner sur la majorité des plateformes sur marché. Tablette, smartphone ou PC le feront donc tourner sans problème.
Vous devrez juste télécharger les pilotes pour Windows depuis le site officiel Cayin. J’ai aussi essayé sur iOS, Android et Linux, la détection est instantanée. Branchez et faites place au son !
Rendu global
Vous voulez un son naturel ? Alors foncez sur le Cayin RU6 !
Dès les premières minutes, on est subjugué par la sonorité très naturelle de cet ampli/DAC pas comme les autres. Il dégage une légère chaleur, avec des médiums particulièrement bien reproduits. Les aigus semblent d’ailleurs légèrement en retrait, du moins par rapport au Hidizs S9 Pro qui m’a servi de comparaison. On profite ainsi d’un bel équilibre tonal aux sonorités envoûtantes, loin d’être artificielles comme sur certains DAC numériques.
Le son dégagé par le RU6 sonne donc très bien, très « analogique ». La scène sonore est bien large, avec une belle profondeur. Il faut néanmoins déplorer un léger souffle et des interférences avec les intras les plus sensibles. Le fond n’est pas aussi noir que sur le Shanling UA5, qui était vraiment excellent de ce point de vue.
Autre petit défaut à signaler : si vous montez le volume lors de la lecture, un petit clic se fait entendre tous les dix crans. C’est un peu perturbant au début mais on finit par s’y habituer.
OS ou NOS ?
Dans ses paramètres, le Cayin RU6 propose d’appliquer ou pas un oversampling (noté OS). En activant ce dernier, la signature change légèrement, avec des aigus plus prononcés. On perd un peu le naturel du dongle, mais on gagne en précision et le fond semble plus noir, comme si l’ensemble gagnait en technicité.
À vous de voir ce qui vous plait le plus. Pour ma part, je préfère rester sur le NOS – No Over Sampling – qui me procure un rendu plus naturel, quitte à devoir composer avec quelque chose d’un peu moins technique.
Puissance
Les amplis/DAC portables ne cessent de me surprendre. Malgré leur petite taille, ces appareils sont en mesure de délivrer une puissance plus que raisonnable. Le Cayin RU6 ne fait pas exception !
Tout comme le UA5 dont il dépasse légèrement la puissance, il permet d’alimenter correctement une large gamme de casques et intras. Je n’ai eu aucun problème à faire tourner un Focal Clear Mg de 55 Ω, sans forcer le son outre mesure.
S’il est clair que vous n’irez pas faire tourner un Sennheiser HD6XX sur le RU6, vous aurez à mon avis assez de patate sur la prise 4.4 mm symétrique pour driver le matos à moins de 150 Ω sans trop de soucis.
Autonomie
Contrairement au Shanling UA5, le Cayin RU6 n’embarque pas de batterie. Il se repose donc exclusivement sur l’alimentation de la source pour fonctionner.
La bonne nouvelle, c’est que le petit amplificateur portable ne consomme pas tant de jus que ça. Il est moins gourmand que le Hidizs S9 Pro et chauffe moins que lui.
Avec une mesure au doigt mouillé, je dirais que le RU6 consomme à peu près autant que le L&P W1, qui était lui aussi assez peu gourmand. Le champion reste quand même le Shanling UA5 avec sa batterie intégrée.
Conclusion Cayin RU6
L’avis de ChiFi.fr
Résumé
Le Cayin RU6 fut pour moi une belle découverte. Son design « à l’ancienne » pourra en séduire plus d’un. Il a aussi l’avantage de ne pas consommer trop d’énergie, ce qui est un bon point vu qu’il n’embarque pas de batterie.
Mais c’est surtout le son qui m’a séduit. Très naturel, le rendu est excellent, atteignant sans problème le niveau de baladeurs audiophiles de même prix. Il y a de plus pas mal de puissance en sortie, histoire d’alimenter un casque un peu exigeant.
Par contre, il faut composer avec un souffle audible sur les intras. Le cliquettement lors du changement de volume peut aussi casser l’ambiance. Pour finir, le manque d’options de tuning du R-2R pourra rebuter les personnes qui aiment jouer sur l’égalisation.
Malgré ça, je reste fan de ce petit dongle audiophile au son très naturel et plaisant !
Commentaires
Laisser un commentaire