Test HarmonicDyne Poseidon : un casque audio presque aussi sombre que les abysses

Après le Zeus, HarmonicDyne revient sur scène avec un nouveau casque Hi-Fi : le Poseidon. Une nouvelle divinité rejoint ainsi le pantheon de la marque asiatique. Son atout ? Des transducteurs en nickel, annoncés comme meilleurs que ceux en béryllium. Est-ce suffisant pour démarquer ce casque à 400€ de la concurrence ? Voici mon avis après plusieurs semaines de test.

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Le Poseidon est un casque que j’attendais avec impatience. Ce dernier a été pré-commercialisé au travers d’un Kickstarter lancé en fin d’année 2021. Un période assez douloureuse, comme souvent avec le financement participatif…

Mais après plusieurs semaines d’angoisse et d’attente fébrile, le précieux est enfin arrivé entre mes mains avec tous ses accessoires : mallette, sacoche, câble, pads alternatifs. En bref, la totale !

L’ensemble est maintenant commercialisé sur le site Linsoul, qui produit la marque HarmonicDyne. Selon les accessoires choisis, les prix varient de 400€ à 515€. C’est un peu plus élevé que le Zeus à son époque, le Poseidon se voulant plus haut de gamme. Voyons maintenant si l’investissement en vaut la peine.

Note : le casque HarmonicDyne Poseidon présenté dans cet article a été acheté par mes propres moyens. Je ne touche aucun argent de la part du constructeur. La seule source de revenus de ce site est générée par les liens d’achat affiliés proposés dans ce test.

HarmonicDyne Poseidon : spécifications techniques

On ne change pas une recette qui gagne. HarmonicDyne reprend donc un design similaire à celui du Zeus, qui était lui-même calqué sur le Helios, premier casque de la marque chinoise. C’est plutôt sur les finitions et les transducteurs que le gros du travail est effectué.

Adieu le béryllium, bonjour le nickel. Dans sa communication, Linsoul annonce que ses nouveaux drivers surpassent allègrement ceux du Zeus et des concurrents utilisant le même métal. Difficile d’accorder foi à ces dires qui passent à mes yeux pour du bullshit marketing avant tout.

Arrêtons-nous plutôt sur la fiche technique :

• Topologie : casque circum-auriculaire ouvert
• Architecture : driver dynamique en nickel 50 mm
• Impédance : 64 Ω
• Sensibilité : 103 dB
• Plage de fréquence : non connue
• Câble : câble dual-mono en Y 3.5 mm – 2 m de longueur
• Prise : XLR symétrique

Tout comme son grand frère, le Poseidon demandera un peu de puissance pour être alimenté correctement. Prévoyez aussi un câble alternatif si vous utilisez un baladeur audiophile comme source. En effet, le câble de base est terminé par une prise XLR symétrique. Il y a bien un adaptateur 6.35 mm, mais là encore rares sont les baladeurs à aller au-delà de 4.4 mm, en dehors du FiiO M17.

Packaging

Le Poseidon ne fait pas les choses à moitié côté packaging. Le casque est en effet fourni avec rien de moins qu’une mallette de transport en métal. C’est vachement plus classe que les emballages en carton tout pourri de chez Hifiman !

La mallette est garnie de mousse rigide, ainsi que d’un petit sac en tissu contenant le câble. HarmonicDyne va jusqu’à pousser le vice en fournissant deux clés destinées à fermer les loquets sur le devant de la valise. Ça fait très luxueux, on en a vraiment pour notre argent.

Câble

Le câble d’origine du casque chinois est lui aussi très travaillé. Il mesure 2 m de long et profite d’un design tressé du plus bel effet. Il fait bien plus qualitatif que celui du Zeus.

Comme je le précisais plus haut dans ce test, l’embout du câble est de type XLR. Si comme moi vous utilisez majoritairement des baladeurs et amplis/DAC portables, il sera avisé d’investir dans un second câble à terminaison 3.5 mm ou 4.4 mm.

Pour ma part, j’ai opté pour un modèle Granvia 4.4 mm de chez Tripowin. Ne me demandez pas pourquoi j’ai craqué pour le modèle violet, je n’en ai absolument aucune idée !

Dans tous les cas, le câble Granvia est d’excellente qualité. Tressé et aplati, il est difficile à emmêler. Les finitions sont excellentes et le prix largement justifié. Sur la sortie 4.4 mm de mon Shanling M3X, ça passe nickel !

Design et finitions

Linsoul ne se casse pas trop la tête pour le design du Poseidon. L’arceau et les yokes sont les mêmes que sur le Zeus. Il n’y a que le bois qui change – on est maintenant sur de l’érable – et le look des oreillettes.

On note quand même une belle amélioration sur les crans de l’arceau. Là où le Zeus tendait parfois à se dérégler facilement, ce n’est plus le cas avec le Poseidon. Les crans de réglage sont plus forts et maintiennent mieux les yokes à niveau, même en cas de manipulations brusques.

Les oreillettes peintes en noir semblent aussi plus ajourées que sur le Zeus, ce qui devrait jouer sur l’aération dans le bon sens. Et il faut bien avouer que le mélange bois clair/métal noir est très sexy. Après, tout est une question de goûts. Personnellement, je préfère le look plus sobre du Zeus et son bois plus foncé.

Confort

Côté confort, le Poseidon est un cran au-dessus du Zeus. Les coussinets en tissu sont légèrement plus profonds, ce qui fait que le bord de l’oreille ne touche pas la grille du driver.

La force de serrage est aussi plus importante sur le Poseidon. Il ne provoque toutefois aucune fatigue sur le long terme et se révèle très confortable sur les longues sessions d’écoute.

Globalement, on sent que Linsoul a écouté les récriminations de ses utilisateurs. Le Poseidon gomme tous les petits défauts de conception du Zeus, ça fait plaisir !

Qualité sonore

Sources de test : Hisense Touch, Shanling M3X

Dans la mythologie grecque, Poseidon est l’un des frères de Zeus. Faut-il entendre par là que les deux casques asiatiques sont similaires au niveau du son ? Pas tant que ça, même s’ils restent quand même assez proches.

Rendu global

Globalement, le Poseidon m’a paru assez chaleureux, limite sombre. Sans pour autant être sombre comme le Sennheiser HD6XX, il possède une signature particulière qui ne plaira pas forcément à tout le monde.

Ce rendu sombre est dû aux aigus qui ont été abaissés. On perd le côté brillant du Zeus au profit de basses plus relevées. Les bas-médiums sont plus punchy et les basses globalement plus texturées. Les drivers enduits de nickel font un excellent boulot en apportant une belle vitesse à l’écoute. Le Poseidon est aussi vif que son ainé, avec un son d’excellente qualité, capable de récupérer de beaux détails.

Les voix sonnent quant à elle de façon naturelle, bien qu’un peu chaleureuse. Il n’y a pas de grosse sibilance à noter grâce à l’atténuation des aigus. Le casque ouvert chinois est moins fatigant que son grand frère dont les aigus cristallins pouvaient parfois se montrer usants sur les longues sessions.

Scène sonore et précision

Les nouvelles grilles du Poseidon jouent en sa faveur en lui apportant une belle aération. Les instruments se séparent bien, avec une scène plus en profondeur qu’en largeur. On ressent bien le placement de chaque instrument. C’est un plaisir de retrouver la précision du Zeus sur le Poseidon.

La récupération des détails est dans la même veine. Le casque HarmonicDyne est capable d’aller gratter ces petits éléments qui font tout le sel d’une écoute Hi-Fi comment on aime. Et vu qu’il reste relativement facile à alimenter, vous n’aurez pas besoin de faire péter l’ampli pour trouver votre bonheur. Une vraie réussite !

Comparaisons

HarmonicDyne Poseidon vs HarmonicDyne Zeus

Après le succès du Zeus, j’ai vite craqué pour le Poseidon. Un choix que je ne regrette pas du tout !

Les deux casques sont relativement proches, mais chacun offre une approche différente qui fait qu’ils sont complémentaires. Le Poseidon surpasse son ainé sur la partie basse du spectre, avec une meilleure texturation et plus d’impact. Globalement, il est plus fun que le Zeus et s’adaptera plus aux genres comme le rock ou le métal. Le Zeus est plus décontracté, plus doux. Sa signature reste chaleureuse mais avec plus de clarté due aux aigus plus relevés et aux basses moins impactantes.

Difficile pour moi de dire lequel je préfère. J’ai toujours eu un attachement particulier pour le Zeus, mais il faut bien avouer que le Poseidon fait fort dans sa partie.

HarmonicDyne Poseidon vs Sivga Phoenix

Le Phoenix est un concurrent de poids pour le Poseidon dans la même gamme tarifaire. Le petit dernier de chez HarmonicDyne semble cependant meilleur sur plusieurs points, à commencer par le confort. S’il est plus lourd que son concurrent chinois, le Poseidon reste plus confortable avec des pads plus profonds et un arceau plus large.

Côté son, le Phoenix profite d’une belle signature en V très punchy. Ce casque fait bouger le pied tout seul, en rythme avec les musiques les plus endiablées. Le Poseidon reste plus sage avec moins de bas-médiums et plus de chaleur. Ce casque filaire est plus technique avec une meilleure restitution des micro-détails.

Je recommande le Sivga Phoenix pour les amateurs de casques fun. Le Poseidon est plus doux dans son approche.

Conclusion